
Lancé il y a quelques années par l'éditeur Kodansha,
Initial D (Kashiramoji
D) et aujourd'hui incontestablement un best-seller dont le nombre de lecteurs
fidèles ne cesse d'augmenter au fil des années. Avec près de 26 volumes au compteur, la
série continue de se hisser en
tête des meilleures ventes de mangas. Ce succès est amplement mérité, car sous des
aspects de série classique, Initial D développe une intrigue complexe aux ressorts dramatiques. Clairement, si
son auteur, Shigeno Shuichi, se contentait d'axer son récit sur les courses de
voitures sans songer à enrichir son scénario de sous intrigue, la lecture
d'Initial D deviendrait vite répétitive et lassante. Tout le talent du mangaka
réside dans sa capacité à équilibrer les différents composant de son récit. D'un
côté, la place des courses entre street racers doit être prépondérante, d'un
autre coté elle ne doit pas occulter le quotidien des protagonistes. A la lecture
des présentations des principaux personnages, vous aurez sans doute compris la relation entre Takumi et Natsuki s'avère le réel
noeud narratif. On nous laisse entendre qu'elle entretien avec son père une relation incestueuse, mais cela
n'est pas clairement formulé. L'éclairage progressif de cette zone d'ombre va
tenir le lecteur en haleine pendant plusieurs volumes. Durant ce supplice de
l'attente, le mangaka aura tout le loisir d'enrichir la psychologie chacun de ses personnages et de les faire peu à peu
évolué: il s'agit là d'un véritable exercice
de style!!! Ce scénario fait donc dans la subtilité, et cela s'en
ressent dès les premières pages. L'auteur refuse la facilité et décide dans un
premier temps de na pas appliquer la recette à succès de la plupart des mangas
sportif! (oui, Initial D peut très bien être considéré comme un manga
sportif!). Hors de question de nous présenter un héros prêt a tout les
sacrifices pour vivre pleinement sa passion. Bien au contraire, avec son
caractère nonchalant, Takumi est loin d'apprécier les courses
automobiles et a du mal à y voir un quelconque intérêt. Cette personnalité
singulière s'avère décisive. Elle permet à l'auteur de prendre du recul; le
scénario gagne en profondeur en jouant sur le second degré. Par l'intermédiaire de son héros, Shuichi se permet de brocarder
gentiment le monde du street racing. Il ne dénigre pas les passionnés de tuning
et de grosses cylindrées, mais laisse entendre que ce n'est certainement pas
l'essentiel dans la vie. Initial D représente donc un réel renouveau pour le genre.
Il y a encore peu de temps, la majorité des séries abordant les sports
mécaniques s'adressaient en priorité aux salarymen lisant sur le chemin du
retour, après leur journée de travail. Les histoires étaient monolithiques: les courses se succédaient, le héros était
toujours vainqueur et la la fille lui tombait dans les bras. Jamais il
n'affrontait le quotidien et finalement, ces mangas paraient totalement creux. Initial D, s'il reste un titre destiné a
divertir, a au moins la délicatesse de ne pas prendre ses lecteurs pour des
idiots!
Rédigé
par Nasskun
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